Prix ARCFA 2020-2021 : Travail de recherche sur la valvulation pulmonaire percutanée
Le Prix ARCFA destiné à aider de jeunes chercheurs à mener à bien des études dans le domaine de la cardiologie pédiatrique a été décerné pour la session 2020-2021 au Docteur Raymond HADDAD qui va consacrer une année de ses études médicales au recueil et à l’analyse des données sur la valvulation pulmonaire percutanée durant les 15 dernières années au M3C-Necker.
Valvulation pulmonaire percutanée : évaluation des pratiques et suivi des patients avec un recul maximal de 15 ans.
La valvulation pulmonaire percutanée est une des dernières révolutions dans le domaine de la cardiologie pédiatrique interventionnelle et congénitale. Elle consiste à mettre en place une valve dans la partie droite du cœur sans opérer mais en passant par les vaisseaux des jambes et en plaçant la valve par l’intérieur. Actuellement, il existe deux types de valves utilisés en position pulmonaire avec différentes spécificités techniques. La pérennité des bons résultats hémodynamiques de cette technique interventionnelle a été démontrée à moyen terme. Des études ont porté sur la fonction ventriculaire droite, la capacité fonctionnelle des patients et la qualité de vie. Une diminution de la taille du ventricule droit a été démontrée chez tous les patients.
La fonction du ventricule droit ne s’améliore que chez les patients avec une sténose pré-implantation. Les résultats sur l’amélioration de la capacité fonctionnelle des patients ne sont pas concordants.
On est donc en droit de se poser la question du moment de la valvulation pulmonaire percutanée. Si l’amélioration des patients avec fuite pulmonaire est moins bonne que celle avec sténose, cela veut-il dire que les patients devraient être revalvuler plus précocement? Seules des données à long terme permettront de répondre à cette question. Une source de préoccupation majeure à l’heure actuelle est la survenue d’endocardite bactérienne, c’est-à-dire une infection de la valve percutanée. L’incidence de survenue d’endocardite est estimée entre 2 à 3.9% patients-année. Elle est potentiellement sévère et nécessite une prise en charge très agressive médicale (antibiothérapie prolongée) et parfois chirurgicale. L’éducation des patients et des soignants paraît à l’heure actuelle la meilleure manière de diminuer le taux d’endocardite.
Pour cela, ce travail de recherche vise en premier lieu à évaluer la longévité de la valve sur le long terme et déterminer le taux global et cumulé de complications, d’effets indésirables, de morbi-mortalité ainsi que le taux de réinterventions percutanées et chirurgicales. Il vise secondairement à mesurer la qualité de vie de ces malades en se basant sur des paramètres cliniques, d’imagerie et biologiques; à identifier les facteurs de risque démographiques, cliniques et techniques pouvant influencer l’évolution; et finalement à évaluer l’impact de l’éducation du patient et des soignants sur la survenue d’endocardite.
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